Voici le second zani-mot demandé par madame Maria. C’est un dangereux félin pour Raphaël.
Hier c’était le 1er mai, la journée internationale des travailleurs, et j’étais au chômage. Si je m’en étais rendu compte plus tôt, j’aurais essayé de faire changer ma journée de boulot hebdomadaire pour qu’elle coïncide avec ce jour-là, non pas que je cherche une occasion pour glander (je suis bien assez frustré en ce moment avec mon chômage partiel pour chercher à fuir le boulot, d’autant plus que le mien me passionne), mais la journée internationale des travailleurs, c’est important et il faut marquer le coup !
Remarquez que je ne dis pas “Fête du travail”, car je vois derrière cette appellation un tout autre sens. Ce glissement sémantique fait partie du travail de sape orchestré par la bourgeoisie afin de contrôler le sens des mots, et donc de notre façon de penser. ( Voir l’interview de Franck Lepage sur la désintoxication de la langue de bois, en lien à la fin… )
La journée internationale des travailleurs, c’est avant tout une journée de lutte sociale et de revendications, alors que la fête du travail, c’est un jour de repos que ton patron te concède parce que tu as fait ton boulot bien gentiment.
Une journée de revendications donc, avec son défilé un peu mis à mal à cause du confinement. Pas de défilé du 1er mai cette année. Tant pis. On se rattrapera plus tard, car les revendications restent, et la liste s’allonge. Force est de constater que la tendance reste à la régression sociale, à l’augmentation des injustices et des inégalités. J’espère bien, chers camarades, qu’on en reparlera après cette crise sanitaire.
Ni oubli, ni pardon.
Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées.
1984, George Orwell (trad. Amélie Audiberti), éd. Gallimard, 1972
Lien vers la vidéo de Franck Lepage sur la désintoxication de la langue de bois. Si vous n’avez pas le temps de tout regarder, le passage où Lepage se réfère à George Orwell est à 3 minutes 18 du début.
Cure de désintox contre la langue de bois – Frank Lepage – Le Média