Le retour de Nœnœil

Cela faisait un moment que l’idée de ce dessin me trottait dans la tête ; depuis nos dernières vacances en Bretagne en fait. Lors de nos visites dans les enclos paroissiaux, nous avons eu le plaisir d’entendre légende de saint Mélar…

Mélar vécu au VIeme siècle. C’était le fils le roi Miliau. Quand il avait sept ans, son père fût tué par son oncle Rivod qui voulait lui piquer sa place. Tonton Rivod qui avait un sens de la famille bien à lui, se dit qu’il lui fallait aussi zigouiller son neveux pour conserver le trône. Et c’est au cours d’une de ces tentatives d’assassinat que le petit Mélar se retrouva amputé d’une main et d’un pied. On les lui remplaça par une main d’argent et un pied d’airain et, ô miracle, ceux-ci se mirent à fonctionner comme des vrais ! C’est cet épisode qui me rappela une série de BD créée dans les années 90 par Jodorowsky et Giménez : La caste des Méta-barons.

Cette série retrace l’histoire de la lignée de Sans-nom, le dernier méta-baron que l’on rencontre dans le cycle de l’Incal (Jodorowsky/Moebius). La tradition veut que chaque génération produise un méta-baron plus puissant que son père qu’il doit tuer dans un combat singulier. La préparation du futur méta-baron est plutôt rock’n’roll : Son père le mutile histoire de lui forger le caractère, en lui arrachant une oreille, ou une main, ou les pieds qu’il lui remplace par des implants cybernétiques. Un peu comme saint Mélar, quoi !

Le méta-baron est donc un guerrier suprême doté d’un méta-arsenal qui lui permet de raser une planète entière en un claquement de doigt. Cette incroyable puissance dévastatrice, on la retrouve également chez Escargolio. J’avais d’ailleurs, à l’époque où sortait cette série de BD, fait un dessin du méta-scargot à l’aquarelle montrant qu’il ne fallait pas lui marcher sur l’estomac .

Après le décès de Juan Giménez en avril dernier, je me suis dit que je pouvais lui rendre une sorte d’hommage en remettant le méta-scargot au goût du jour. Voici donc une couverture d’album fictive qui trouvera bien sa place dans une série Escargolio à la façon de… spécial BD.

Bonne année ?

Vous l’avez certainement compris, en ce moment je suis un peu remonté contre nos dirigeants. Et ce ne sont pas les vœux du président pour l’année 2020 qui vont arranger les choses.

En résumé, il a bien compris qu’on n’était pas content, mais il s’en fout. Le gouvernement et lui continueront sur même voie. Grâce à ce qu’il ont déjà fait, le taux de prédation des possédants sur le travail d’autrui augmente, et à terme chacun aura seulement droit au service qu’il pourra se payer. C’est sa conception de l’égalité et de la justice sociale. On vous arnaque et on vous crache dessus, mais bonne année quand même.

J’en rage ! Il mériterait le sort qu’on réserve aux escrocs et aux charlatans dans Lucky Luke : Le goudron et les plumes. Tiens d’ailleurs, c’est une bonne idée pour un “Escargolio à la façon de”….

La couleur de la colère

Cela devient une tradition. Les fêtes de fin d’année s’accompagne désormais d’un mouvement social. Cette année, les projecteurs sont braqués sur la réforme des retraites. Encore une réforme, et encore une raison pour alimenter la colère qui s’exprime depuis l’an dernier dans le mouvement des gilets jaunes. Nous voyons un gouvernement en panique qui essaye d’éteindre les incendies qu’il a lui-même allumé en cassant les services publiques et en bradant le bien commun. Et la seule réponse au mécontentement qu’il semble être capable de proposer est le mépris, l’insulte ou le foutage de gueule. On ne s’étonnera pas d’en voir certains devenir vert de rage ou rouge de colère.

Bref, quelle qu’en soit la couleur, je pense qu’on n’a pas fini d’entendre la colère s’exprimer. Dans le dessin “à la façon de” du jour, elle sera jaune, comme la marque dans la célèbre bande dessinée d’Edgar P. Jacobs relatant les aventures de Blake et Mortimer.

Bientôt la fin…

… de l’année. Entre deux manifestations, on se prépare à recevoir nos invités. Aujourd’hui après le boulot, je suis passé à ma librairie favorite pour acquérir KAPITAL!, le jeu de sociologie critique conçu par Monique et Michel Pinçon-Charlot et illustré par Etienne Lécroart. Au dos de la boite on lit ceci :

Kapital! est un jeu de société pas comme les autres qui vous met en situation d’expérimenter les rapports de classe.

Dans la peau d’un dominé ou dans celle d’un dominant, les joueurs s’affrontent pour tenter d’accumuler le plus de capital sous toutes ses formes (financier, social, culturel et symbolique) au fil d’un parcours plein de rebondissements qui les conduit de la naissance (à Neuilly ou à Bobigny : comme dans la vraie vie, c’est le hasard qui décidera!) au paradis (qu’il soit fiscal… ou pas!).

Et ben ça promet ! J’ai rigolé tout seul en lisant le mode d’emploi. On a prévu de l’expérimenter ce weekend.

Les 25 calendriers “Escargolio à la façon de…” sont partis très vite cette année. J’en ai commandé dix de plus pour satisfaire toutes les demandes. Ils devraient bientôt arriver.

Et pour préparer celui de l’an prochain, j’ai fait un nouveau dessin. Escargolio et sa bande s’incruste sur une couverture de BD à la façon d’Enki Bilal.