On peut dire qu’en ce moment, l’actualité n’est pas folichonne. Il suffit d’allumer un écran ou de tourner le bouton de la radio pour se prendre en pleine face toutes les horreurs du monde. Ce n’est pas ça qui va calmer ma colère. Car oui, je suis en colère. J’ai mis un moment à comprendre que ce mélange de frustration et d’insatisfaction dans lequel je me trouve en permanence c’était en fait de la colère. Et maintenant que j’ai mis un nom sur le sentiment, je peux en parler plus facilement. Sans être spécialiste en psychologie je dirais que la colère, il faut que ça sorte, car à force de ronger son frein tout seul dans son coin, on finit par fondre un pomb et partir en vrille. ( J’aime utiliser des expressions imagées.Ça fait halluciner mes potes allophones.)
J’ai donc pris le parti d’exprimer ma colère, sans éclat car je tiens garder mon self-control, mais de façon explicite ! Je n’ai pas mesuré toutes conséquences que pouvaient engendrer l’expression froide de ma colère, mais j’ai constaté au boulot que cela avait un certain effet sur mes collègues. Bon, j’y reviendrai peut être plus tard. J’arrête de m’épancher pour en revenir à l’idée de départ, celle qui alimente ma colère : La guerre et son cortège de souffrances. Des conflits absurdes portés par quelques assoiffés de pouvoir et dont la majorité des victimes n’aspirent qu’à vivre en paix.
Aujourd’hui, samedi 11 novembre, nous commémorons la fin de la première guerre mondiale. Jean Jaurès, assassiné pour avoir voulu l’empêcher, écrivait quelques années auparavant : ” On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre.”
Les évènements de ces derniers jours montrent bien que la leçon n’est pas apprise. Mais ne baissons pas les bras et rendons hommage aux combattant pour la paix à travers l’œuvre conjointe de deux artistes engagés, deux amis qui partageaient les mêmes convictions.
Dans Le visage de la paix, les colombes de Pablo Picasso et les vers de Paul Éluard se rencontrent.
Je cherchais une œuvre facile à reproduire pour tenter d’avoir douze Escargolio à la façon de… nécéssaire à la conception d’un calendrier avant la fin du mois. J’ai pensé à celle-ci…
XVII
Ouvre tes ailes beau visage
Impose au monde d’être sage
Puisque nous devenons réels
Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France
Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France
Jean Ferrat - Ma France - 1969