Depuis sa création, le Kikimundo rêve d’une reconnaissance internationale et caresse le secret espoir de devenir un jour membre de L’Organisation des Nations Unies. Mais pour y parvenir, nous devrons travailler notre image afin de mieux nous faire connaître des autres nations. On n’entre pas comme ça dans la cour des grands…
En effet, tous les pays se dotent de symboles incarnant l’esprit de la nation, et pour ne pas faire pâle figure à côté autres, nous devons dès aujourd’hui définir nos propres symboles. Ils permettront à chaque citoyen de se reconnaître dans nos idéaux et d’affirmer notre identité kikimundaise au monde entier en véhiculant nos valeurs fondamentales.
Les États ont coutume de choisir un animal emblématique pour se représenter. Citons par exemple le coq français, l’aigle à tête blanche américain, le kangourou en Australie ou encore le phoque pour les Grecs. Notez, pour ce dernier exemple, qu’il n’existe pas de texte officiel. Il s’agirait plutôt d’une légende populaire prêtant aux Grecs et aux phoques un goût commun pour des moeurs dissolues qui ont ruiné la réputation des cités bibliques de Sodome et Gomorrhe. Pour en revenir à notre emblème, à l’époque où je mécaniquais comme une bête dans un lycée technique parisien, j’ai adopté un petit gastéropode. Depuis, cet animal doux et affectueux m’accompagne partout et je l’utilise souvent comme messager, quand je corresponds avec un mes proches ou encore pour faire part d’un évènement familial. Et c’est pour rendre hommage à ce fidèle compagnon qui m’accompagne depuis prés d’un quart de siècle, que le Kikimundo choisit l’escargot comme emblème de la nation. Dans l’inconscient collectif, la bête à cornes est synonyme de force et de puissance. Bon d’accord, ça ne s’applique pas à l’escargot qu’on associe plutôt à la lenteur. Qualificatif qui, du reste, correspond parfaitement à ma capacité de production en terme de chroniques (vous vous en rendrez assez vite compte en visitant régulièrement le Kikimundo).
Dans la série des symboles nationaux, il nous faut aussi un drapeau. Un drapeau derrière lequel se ralliera notre peuple pour défendre les idéaux immortels de la nation. Un drapeau que les Kikimundais seront fiers d’arborer lors des cérémonies d’ouvertures aux jeux olympiques. Et puisque nous avons un emblème, autant l’utiliser. Je vois bien au centre du drapeau une spirale représentant symboliquement notre ami l’escargot, et dans le coin sud-ouest, un disque dans un cercle rappelant que le Kikimundo est une enclave. Pour les couleurs, pas besoin d’aller chercher très loin : La plupart du temps, notre pays se situe en Midi-Pyrénées, nous adopterons donc les couleurs de cette région pour notre propre drapeau, histoire de ne pas trop faire tâche.
Et pour compléter la panoplie, il ne nous maque plus qu’un hymne national. Ben oui, évidement. Il en faut bien pour tout le monde. Les aveugles aussi ont le droit de subir les symboles nationaux. Et puis, le jour où le Kikimundo remportera une épreuve sportive dans une compétition internationale, on aura l’air malin sans hymne national.
Il faut donc trouver un air entraînant et facile à retenir. J’ai pensé en premier lieu à “La bite à Dudule”, chanson qu’on peut utiliser en toute occasion. Je l’ai moi-même essayé en berceuse sur mes enfants quand ils étaient nourrissons. C’est très efficace ! Le problème avec ce chant pittoresque, c’est qu’il ne recueille pas l’adhésion de toute la population. En effet, notre gardienne des traditions et du savoir-vivre refuse catégoriquement de le chanter. Je me suis donc concentré sur notre emblème et, comble du hasard, notre animal fétiche à donné son nom à une comptine que nos pitchous ont appris en maternelle : Petit escargot.
Mes chers amis, levons nous et chantons tous ensemble l’hymne du Kikimundo.
Petit escargot
Porte sur son dos
Sa maisonnette
Aussitôt qu’il pleut
Il est tout heureux
Et sort sa tête.
Merci à tous. (Ça va donner lors des cérémonies protocolaires.)
Et voila. Avec son emblème, son drapeau et son hymne, le Kikimundo se met sur un pied d’égalité avec les autres nations. On pourrait trouver aussi une devise, une phrase sortie d’on ne sait où, avec un sens caché à laquelle on peut trouver une demi-douzaine d’interprétations. Ou même une phrase en latin.
Enfin… Je préfère qu’on en reste là pour l’instant, car à trop abuser des symboles, ça va vite devenir N’importe-quoi.