La couleur de la colère

Cela devient une tradition. Les fêtes de fin d’année s’accompagne désormais d’un mouvement social. Cette année, les projecteurs sont braqués sur la réforme des retraites. Encore une réforme, et encore une raison pour alimenter la colère qui s’exprime depuis l’an dernier dans le mouvement des gilets jaunes. Nous voyons un gouvernement en panique qui essaye d’éteindre les incendies qu’il a lui-même allumé en cassant les services publiques et en bradant le bien commun. Et la seule réponse au mécontentement qu’il semble être capable de proposer est le mépris, l’insulte ou le foutage de gueule. On ne s’étonnera pas d’en voir certains devenir vert de rage ou rouge de colère.

Bref, quelle qu’en soit la couleur, je pense qu’on n’a pas fini d’entendre la colère s’exprimer. Dans le dessin “à la façon de” du jour, elle sera jaune, comme la marque dans la célèbre bande dessinée d’Edgar P. Jacobs relatant les aventures de Blake et Mortimer.

Bientôt la fin…

… de l’année. Entre deux manifestations, on se prépare à recevoir nos invités. Aujourd’hui après le boulot, je suis passé à ma librairie favorite pour acquérir KAPITAL!, le jeu de sociologie critique conçu par Monique et Michel Pinçon-Charlot et illustré par Etienne Lécroart. Au dos de la boite on lit ceci :

Kapital! est un jeu de société pas comme les autres qui vous met en situation d’expérimenter les rapports de classe.

Dans la peau d’un dominé ou dans celle d’un dominant, les joueurs s’affrontent pour tenter d’accumuler le plus de capital sous toutes ses formes (financier, social, culturel et symbolique) au fil d’un parcours plein de rebondissements qui les conduit de la naissance (à Neuilly ou à Bobigny : comme dans la vraie vie, c’est le hasard qui décidera!) au paradis (qu’il soit fiscal… ou pas!).

Et ben ça promet ! J’ai rigolé tout seul en lisant le mode d’emploi. On a prévu de l’expérimenter ce weekend.

Les 25 calendriers “Escargolio à la façon de…” sont partis très vite cette année. J’en ai commandé dix de plus pour satisfaire toutes les demandes. Ils devraient bientôt arriver.

Et pour préparer celui de l’an prochain, j’ai fait un nouveau dessin. Escargolio et sa bande s’incruste sur une couverture de BD à la façon d’Enki Bilal.

Réformer, encore.

Encore une réforme, une de plus. Au fil du temps, ce mot qui devait annoncer un progrès est devenu pour les classes populaires synonyme de régression sociale. Et il est accompagné du sentiment qu’on nous prend vraiment pour des demeurés. Toutes ces histoires de système plus simple et plus juste, je n’y crois pas. Je ne vois là qu’une manœuvre de plus pour faire croître la part des assurances privées.

Puisque nous pouvons encore protester et montrer notre mécontentement, n’hésitons pas ! Mardi 10 décembre je serai dans le cortège.

La fable.

Voici un dessin inspiré de l’actualité de la semaine. Le gros morceau de la rentrée, c’est la réforme des retraites. J’écris “gros morceau” parce que pour moi, c’est un peu dur à avaler. La méthode est toujours la même, un grand classique : On t’endort avec une belle histoire, et à la fin on te pique le fromage. Une fable, quoi !

La technique fonctionne, alors pourquoi s’en priver, hein ?!?

Malgré les revers de fortune que nous connaissons depuis plusieurs années, je garde quand même l’espoir qu’un jour nous ne nous laisserons plus berner et qu’ensemble, nous arriverons virer cette poignée de filous qui s’arroge le droit de décider à notre place comment répartir le fruit de ce que nous produisons.