Monsieur Toutou

Le mois dernier, notre ministre du tourisme m’a informé que de très jeunes visiteurs s’aventuraient parfois au Kikimundo. Comme on est en période de vacances scolaires, je me suis dit qu’il serait bien de faire quelque chose pour nos petits amis. J’ai donc essayé de trouver un programme qui pourrait convenir aux plus jeunes. Mais par où commencer ? Qu’est-ce qui pourrait bien plaire aux enfants ? C’est qu’elle est loin, ma jeunesse.

Et puis l’autre jour, en farfouillant dans mes vieux disques, je suis tombé sur un 45 tours que j’écoutais beaucoup quand j’étais petit : La maison de Toutou.

La maison de Toutou était l’une des séries à marionnettes qui connurent un grand succès dans les années 60. Elle était diffusée sur la première chaine de l’ORTF entre 1967 et 1973, à raison d’un épisode par mois.

Monsieur Toutou vit dans une petit maison à la campagne. Il est bricoleur et s’occupe de son jardin. il aime aussi pêcher les poissons rouges dans son bassin. Il cohabitent paisiblement avec Mademoiselle Zouzou, une chatte d’intérieur maligne et parfois moqueuse. Un matin, Toutou et Zouzou font la connaissance de leur nouvelle voisine, Madame Kiki.

Attention ! Ne vous laissez pas tromper par l’homonymie. La Madame Kiki de cette histoire n’est pas ma charmante épouse, c’est une petite grenouille curieuse et coquette. Je tiens à préciser cela car Mon Amour est très susceptible et elle n’apprécie pas du tout qu’on la compare à un animal (voir les commentaires sur cet article). Alors s’il vous plait, évitez les plaisanteries sur le sujet, parce que je risque encore de me faire battre…

Madame Kiki travaille à la météo. Tous les trois vont vite devenir les meilleurs amis du monde. A la fin de chaque épisode, Monsieur Toutou prononce une phrase qui commence par : « Je suis un bon gros Toutou … » (bien attrapé, gourmand, rêveur…)

Voici donc, pour nos petits amis, un épisode de La maison de Toutou.

C’est toujours avec bonheur que je retrouve cette série. Mais elle me rappèle également un souvenir pénible.

Je devais avoir sept ou huit ans. C’était l’été. Et comme tous les étés, ma sœur et moi étions partis un mois en colonie de vacances. Ma maman profitait de notre absence pour faire un peu de rangement. Cette année là, elle avait décidé de donner quelques uns de nos jouets à une de ses collègues. Elle avait fait sa sélection et avait attendu qu’on soit rentré pour nous demander notre avis. Quelques jours après notre retour, elle sortit un grand sac en plastique du placard et m’invita à l’ouvrir :

– Tiens, regarde. C’est des vieux jouets à vous que je veux donner. Tu est d’accord ?!?

Le sac était rempli de hochets, de cubes multicolores et autres jeux éducatifs dont j’avais gardé un souvenir lointain. Mais au milieu de cet amoncèlement de formes diverses aux couleurs variées, j’ai vite reconnu une silhouette très familière. Celle de Monsieur Toutou. Mon Monsieur Toutou. C’était un jouet en plastique d’environ trente centimètres qui, à l’origine, devait faire « pouêt pouêt » quand on lui appuyait sur le ventre. Lorsqu’on l’agitait, ses oreilles en simili fourrure bougeaient comme celles d’un vrai chien. Il portait son éternelle salopette et tenait devant lui un petit arrosoir vert. Je l’avais eu à mon premier anniversaire et j’y étais très attaché. Quand j’étais petit, j’avais une affection particulière pour certains de mes jouets. Une affection très forte comparable à celle qu’on peut avoir pour quelqu’un de sa famille. Monsieur Toutou était un de ceux là. Vous comprenez donc quel fut mon émoi quand je l’ai aperçu dans le sac :

Tu veux donner Monsieur Toutou ?!?
Ben oui. Tu es grand maintenant, et tu ne joues plus avec.
Mais c’est Monsieur Toutou…
Tu sais, c’est pour des gens qui n’ont pas beaucoup de sous. Ils ne peuvent pas acheter des jouets à leurs enfants.
Oui, mais c’est …
Et puis toi, tu en as plein d’autres, des jouets. Tu peux bien donner ceux-là à des petits enfants malheureux. Hein ?
Oui, mais…
Hein ?!? Pour les petits enfants malheureux…
D’accord ?

Et j’ai dit oui. Le cœur gros, j’ai vu disparaitre mon Monsieur Toutou dans le grand sac en plastique.

Cette histoire m’a profondément marqué, et un tiers de siècle après, ma mère entend encore parler du jour où elle m’a forcé à donner Monsieur Toutou. Je la taquine un peu. Je sais bien qu’elle a compris que ce jour là, elle avait fait une grosse boulette, mais j’adore la voir essayer de se justifier :

Mais je t’avais demandé… Il fallait le dire que tu voulais le garder ton Monsieur Toutou !
Ah ouais ?!? Et tu crois vraiment que j’avais le choix ?
Ben je t’ai demandé …
Et le coup de petits enfants malheureux. Tu crois que c’était loyal ça ? C’est comme la mère Chirac qui pique aux mômes leur argent de la petite souris à coup de bons sentiments. C’est du racket !
Alors tu m’en voudras toujours ?!?
Mais non La Moune, je ne t’en veux pas. Mais quand même, c’était Monsieur Toutou…

Moralité : Ne forcez pas vos enfants à donner leurs jouets, vous pourriez en entendre parler très longtemps.

Si vous tenez absolument à vous débarrasser de certaines de leurs affaires, faites le sans rien dire. Et s’ils se rendent compte que des jouets ont disparu, inventez une histoire. Dites par exemple qu’un voleur les a pris ou qu’ils ont été enlevés par des extraterrestres, mais ne leur faites pas le coup des petits pauvres. C’est trop cruel. Racontez leur plutôt N’importe-quoi.

Pour finir voici une des histoires extraite de mon disque. Celle que je préférais et qui me rapprochait d’avantage de Monsieur Toutou. Le son n’est pas très bon, mais le disque est vieux et usé. Il a tellement servi qu’il craque de partout. (Comme moi !)

Tout sur Mr Kiki – part II

Je pensais vous avoir déjà tout dit. Il semble pourtant qu’un certain mystère entoure encore Mr. Kiki. La preuve : Madame YueYin me demande de faire sept révélations à mon sujet.

Mais qu’est-ce que je vais pouvoir raconter d’inédit ? Cela m’apprendra à étaler ma vie dans les pages de ce blog. Je dois absolument trouver un fil conducteur pour faire venir l’inspiration. Et si on partait de la symbolique de chiffre sept. Il y a des tas de choses qui vont par sept. Les sept jours de la semaine, les sept péchés capitaux, les sept mercenaires, les sept doigts de la main (Euh, là j’ai un doute…), les sept merveilles du monde, les sept couleurs de l’arc-en-ciel…

J’ai bien une idée, mais j’hésite un peu. Je ne voudrais pas effrayer les plus sensibles. En effet, quand elle était petite, notre blodinette avait peur à chaque fois qu’elle regardait Blanche-Neige à la télé. C’est pourquoi j’ai des scrupules à parler des sept nains…

– Mais non Papa, j’avais peur de la sorcière, pas des nains…

– Ah bon ?!? Alors n’hésitons plus !

Voici donc le QUIZZ des sept nains.

Joyeux

Les gens qui me côtoient me trouvent dans l’ensemble d’humeur joyeuse. Je parle peu, mais je rigole beaucoup. Mes collègues ne comprennent pas toujours pourquoi, et les voir essayer de comprendre, ça me fais encore plus rigoler… En fait, j’ai tendance à ne rien prendre au sérieux. Je vois du comique partout. Un peu trop peut-être. Cela exaspère parfois Mon Amour.

L’autre jour par exemple, notre Mini-Kiki déambulait dans la maison en chantant du Diam’s à tue-tête. Le refrain de sa chanson donnait quelque chose comme ça :

J’emmerde, j’emmerde, j’emmerde,
Qui ?
Le Font National

Comme il passait à coté de sa mère, celle-ci l’intercepta pour le houspiller :

– Titou, je t’interdis de dire des gros mots.

– Mais Papa, il a dit que quand c’est dans une chanson, on a le droit…

– Je ne veux pas savoir. Tu ne dois pas dire de gros mots. Un point c’est tout !

Et moi, arrivant à cet instant.

– C’est vrai Titou. Que je ne t’entende plus dire Front National dans cette maison !

Titou mort de rire et Mon Amour désespérée :

– Non Kiki. C’est sérieux là ! Après il va chanter ça à l’école et on va encore être embêté…

Désolé, c’est plus fort que moi…

Dormeur

Quand le sommeil me prend, j’ai beaucoup de mal a résister. Mon Amour prétend que lorsque je me couche, je m’endors avant même que ma tête touche l’oreiller. Il m’arrive ponctuellement de m’endormir à table, entre la poire et le fromage. Je me cale sur ma chaise, le dos bien appuyé, les bras croisés. Je me mets en mode veille. Et hop, je dors. Cela ne manque pas de surprendre les convives qui ne sont pas habitués, surtout quand ça arrive dans un restaurant…

Grincheux

Quand on me réveille brutalement, je suis d’une humeur exécrable. Et cela peut durer jusqu’à ce que j’ai totalement terminé mon cycle de sommeil. Il y a une quinzaine d’année, je me réveillais souvent de mauvaise humeur. A l’époque, on avait un chat complètement obsédé par la bouffe. Il n’était pas gros, mais il ne pensait qu’à manger. Et le matin, quand il trouvait qu’on ne se levait pas assez vite pour le servir, il employait un tas de ruses diaboliques pour nous faire sortir du lit. Par exemple, il nous collait son nez humide dans l’oreille et ronronnait comme un moteur diesel. ça, c’était sa méthode douce, car la plupart du temps, il passait sous la couette au bout du lit, et dès qu’il rencontrait un pied, il filait un coup de griffe avant d’aller se cacher. Ou encore, il s’asseyait sur la table de nuit et nous balançait sur la tête tout ce qui était à sa porté. Une fois, Mon Amour s’est pris un verre d’eau. Bonjour le réveil !!! Et si on fermait la porte de la chambre, il faisait un tel raffut dans l’appartement qu’on était obligé de se lever pour voir ce qui se passait…

Atchoum

Quand je sors au soleil, il m’arrive souvent d’éternuer. On ne peut pas vraiment parler d’allergie. Il s’agirait plutôt d’une grande sensibilité à la lumière. C’est certainement pour ça que j’ai toujours préféré la pénombre. Quand j’étais adolescent, j’ouvrais rarement les volets de ma chambre. Comme je n’éprouvais pas le besoin de voir du monde, je pouvais rester des jours entiers dans mon sombre repère. Cela inquiétait beaucoup ma maman qui se demandait si j’étais vraiment normal. Elle soudoyait même mes potes pour qu’ils me fassent sortir. Mes parents me surnommaient affectueusement Le rat…

Timide

Si je suis timide ? Oui d’une certaine façon. Je crois que c’est liée au fait que je suis incapable de construire rapidement une phrase pour exprimer une idée. Alors je préfère ne pas parler plutôt que d’être compris de travers. Cette peur de parler m’a d’ailleurs valu une mésaventure traumatisante. La tehon à la inf, pour reprendre l’expression de Miss Margoulette.

En classe de première, notre professeur de français nous entrainait à l’épreuve orale du BAC. Elle nous avait donné des textes à préparer et nous devions les présenter devant la classe par groupe de deux. Avec mon camarade, nous nous étions répartis le travail. Je commençai l’exposé, le nez sur ma feuille.

– Voici un texte de Théophile Gauthier… Le vers et la trépassée

Dans la classe régnait un silence de mort. Je levai la tête. La prof s’était installée parmi les élèves, juste en face de moi. J’essayai d’enchainer sans lire mon papier en la regardant droit dans les yeux, et je me mis à bafouiller :

– Euh…Bon… Ben, je vais vous l’introduire… … Euh, le texte !

Je craignais d’avoir tenu malgré moi des propos scabreux, et en voulant rattraper le coup, je m’étais enfoncé d’avantage. Toute la classe était pliée de rire. Moi, j’étais tout vert, incapable de continuer. J’ai tendu la feuille à mon camarade qui a fini l’exercice tout seul.

Prof

Toujours au lycée, en automatisme (J’ai passé un BAC technique). Le prof me surnommait Monsieur Spock (de la série télé Star Trek), car j’avais, semble-t-il, une prédisposition évidente pour la logique combinatoire. Dès le premier cours, je maîtrisais parfaitement l’algèbre de Boole et des tableaux de Karnaugh, comme si c’était ma langue maternelle. Nous faisions des travaux pratiques sur des automates programmables et mes réalisations dépassaient souvent ce qu’attendait le prof. Quand il contrôlait mon travail, il restait un bon moment devant ma machine à vérifier la programmation et il finissait par me dire :

– Vas au tableau et explique à tes camarades comment tu fais.

Et je me retrouvais à faire un cours d’automatisme à mes copains de classe. Bizarrement, quand je parlais le booléen, je n’avais pas cette peur qui me paralysait quand je m’exprimais en français.

Simplet

On me trouve souvent un côté dans de la lune. En fait, j’ai un grand pouvoir de concentration. Quand je suis dans mes pensées, je fais facilement abstraction de tout ce qui m’entoure et il faut vraiment mettre le paquet pour me faire réagir. Si je hoche la tête quand vous me parlez, cela signifie que je vous entends, pas forcément que je vous écoute. Les personnes averties attirent mon attention avant de me parler et s’assurent que je suis vraiment là. Les autres sont quelquefois surpris. Si mon interlocuteur me pose une question juste au moment où je reviens sur terre, je ne sais pas quoi répondre. Quand j’ai commencé à travailler, une collègue venait souvent dans mon bureau pour me commander des petits travaux. Elle m’expliquait pendant cinq minutes ce qu’elle voulait, mais comme j’étais absorbé par mon travail, tout ce que je retenais, c’était sa dernière phrase :
– Est-ce que tu peux faire ça ?

Et systématiquement, je lui demandais en faisant des yeux ronds :
– Faire quoi ?

Elle croyait que je l’envoyais bouler et elle ne comprenait pas pourquoi.

Avec le temps, j’ai appris à ménager mes collègues. Maintenant, quand je me retrouve dans ce genre de situation, je balance une phrase comme « Tu peux me l’écrire ? Il faut que j’y réfléchisse… »

Bon, ça ne marche pas à tous les coups. Quand on vient me chercher pour le déjeuner, ma réponse passe-partout tombe un peu à coté, mais c’est toujours mieux toujours que rien…

Voilà ! J’ai répondu au questionnaire des sept nains. Pour terminer, puisqu’on a parlé du chiffre sept et que vous avez été bien sages, je vous offre ce petit jeu.

En recopiant ce dessin de Blanche-Neige, notre dessinateur a fait sept erreurs. Saurez-vous les retrouver ?

Allez, pour vous aider, je vous donne un indice : Nains porte-quoi !

Le tas

Depuis quelques jours, je suis très perturbé. La semaine dernière j’ai été confronté à une série d’évènements qui ont échappé à mon contrôle et qui, si je n’y prends pas garde, risque de bouleverser à tout jamais mon système de valeurs. Mon rapport à la lecture est en train de changer. Il a fallu quatre jours pour que j’en prenne conscience.

Voici les faits :

Samedi dernier, Mon Amour est allé en ville pour retrouver quelques copines. Elle aime beaucoup ces réunions qui concilient deux de ses occupations favorites : la lecture et le papotage. Elle m’a proposé de venir et j’avoue que l’idée m’a bien tenté une demi-seconde. Mais je me suis vite ravisé car tout bien considéré, je n’aurais pas été à ma place et je me serai senti mal à l’aise. D’abord, la réunion était exclusivement féminine et en plus il y avait plein de monde. Imaginez ! Il y avait autant de filles que de nains dans Blanche-neige. C’est vous dire à quel point c’était effrayant. Et puis j’avais autre chose à faire. Depuis plusieurs mois, j’avais négligé le pyracantha planté devant la maison. Le pyracantha, c’est cette espèce de monstroplante qui pousse à toute vitesse avec plein d’épines longues et fines qui piquent très fort même quand on met des gants pour se protéger. Le notre pousse sous l’albizia, l’horrible arbre à plumes. Ce coin du jardin ressemble plus à l’enfer, qu’à l’éden de la création. Le pyracantha commençait à devenir un peu trop envahissant. Il empiétait sur le territoire des voisins. Je devais absolument le tailler.

Pendant que je bataillais ardûment contre la nature hostile, Mon Amour passait l’après-midi avec ses amies. Si j’en crois les comptes rendus, la rencontre fut agréable. Après le déjeuner, le petit groupe s’est rendu dans une grande librairie. Quoi de plus normal quand on aime les livres. C’est là qu’est apparu le trouble obsessionnel compulsif de mon Amour pour les livres. Pour ceux qui ne sont pas habitués, le spectacle  est surprenant, voire même éprouvant.

Dans une librairie, elle est comme un enfant dans un magasin de bonbons, ou comme mon pote Marco quand revient le temps des mini-jupes. Elle est incontrôlable, presque hystérique. Elle papillonne de rayon en rayon . Oui, Mon Amour adore les livres. C’est sa gourmandise et elle en consomme sans modération. Et malgré les tentatives desespérées d’une de ses camarades pour réfréner ses pulsions, elle est ressortie de la librairie avec une poche pleine de livres. Elle en avait pris pour toute la famille. Peut-être est-ce un moyen de se déculpabiliser. Le livre qu’elle m’a choisi est un roman de Murielle Levraud : N’allez pas croire qu’ailleurs l’herbe soit plus verte… Elle est juste plus loin et puis c’est tout. (Quel titre !) J’ai entendu dire que cet écrivain adore le N’importe-quoi et qu’elle élève des escargots. Il est donc naturel que je m’intéresse à ses écrits et, comme on dit, c’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde…

Ce jour là, j’ai aussi reçu un cadeau de Madame Angelica en remerciement pour le marque-page que j’avais réalisé pour sa fille Miss Wikibibi, et pour un autre truc sur lequel je dois rester discret. Rien d’inavouable, je vous rassure, mais je laisse le soin à Madame Anjelica de vous révéler la chose quand elle jugera le moment venu. Mystère… Je me retrouvais donc le même jour avec un second livre : La ferme des animaux de George Orwell.

Le marque-page Le cadeau

Le lendemain, c’était la fête des pères. Et comme, à ma connaissance, je suis trois fois papa, j’ai eu en cadeau trois BD, une par enfant. Bon, d’accord, ça n’est pas une cafetière Senséo, mais c’est quand même très bien. J’adore la bande dessinée. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, c’était à peu près les seuls livres que j’étais capable de lire. Et puis une cafetière Senséo, j’en ai déjà une, alors… Je ne vais pas non plus faire une collection, hein ?!?

Mes enfants m’ont offert les deux premiers tomes de Sillage, une BD de science fiction que je ne connais pas, et le dernier volume de L’ère d’Apocalypse le fameux crossover de Marvel comics qui projette le monde des X-men dans une autre réalité…

(voir ICI)
(Voir ICI)

Mardi, Mon Amour ne travaillait pas. Elle est retournée en ville, histoire de faire quelques emplettes pour préparer les vacances. Je ne sais pas dans le détail comment elle a occupé sa journée, mais je suis en mesure d’affirmer qu’elle est entrée dans une librairie. N’allez pas croire que je la fais suivre par un détective privé, ou que j’ai un réseau d’espions qui m’informe de ses moindre faits et gestes. Non, c’est beaucoup plus simple. Le soir même, après m’avoir montré les cadeaux choisis pour les amis que nous allons croiser cet été, elle a sorti deux livres d’une poche plastique en me disant : « Tiens. Et ça c’est pour toi. Pour les vacances. »

J’ai tout de suite reconnu ces livres. Il s’agit d’Américan gods de Neil Gaiman et de La mort de Pierre Curie de Jacques Neirynck. Je les avais repérés la veille chez Madame Chimère et j’ai eu l’idée saugrenue de dire à Mon Amour que ces romans m’intéressaient. Comment aurais-je pu me douter qu’elle utiliserait ce prétexte pour céder une nouvelle fois à la tentation ? Car si j’en crois la rumeur, il y a bien tentation. En effet, il paraît que Madame Chimère est une tentatrice démoniaque, une sorte de Lilith des blogs de littérature qui, par ses critiques de livres, séduit et corrompt le faible lecteur.

– Mais Zamour, j’en ai déjà deux à lire.
– Oh, mais c’est pas grâve, ceux là, moi aussi je vais les lire…

Elle est incorrigible. Que ce soit pour elle, pour moi, pour les enfants ou pour n’importe qui, quand il s’agit d’acheter des livres, elle ne peut pas résister. J’ai parfois l’impression qu’elle nous utilise comme alibi afin d’assouvir son vice. Ça me servira de leçon : Ne jamais parler d’un livre à Zamour si je ne veux pas l’avoir le lendemain… Je me retrouve maintenant avec un tas de livres. Quatre romans et trois BD. De quoi m’occuper pendant un bon moment.

Et voilà comment, bien malgré moi, je me suis retrouvé en quatre jours avec une Pile A Lire. Modeste, certes, mais une pile quand même… Jusqu’à présent, il ne m’était jamais venu à l’idée d’organiser ou de planifier mes lectures. En contemplant ce tas de livres, j’éprouve un étrange sentiment qui oscille entre le plaisir et la frayeur. La sensation est d’autant plus bizarre que je ne suis pas encore totalement perverti. J’arrive encore à rester des journées entières sans ouvrir un bouquin. Mais mes crises de lecture deviennent de plus en plus fréquentes.
Je dois rester vigilant. Si je ne fais pas attention, bientôt, je me mettrai à tenir des listes de lecture, et quand je n’aurai plus de livres sous la main, je me précipiterai dans la première librairie pour acheter N’importe-quoi.

La boite à Meuh

Hou la la, je suis en retard. Une semaine s’est écoulée depuis la publication de mon dernier article, et je n’ai toujours pas trouvé ce que j’allai écrire dans le suivant. Bon, je pourrais plaider des circonstances atténuantes : une invitation impromptue qui m’éloigne une soirée de mon ordinateur, le premier tour des élections présidentielles avec les copains qui passent toute la journée à la maison, une lecture en cours tellement prenante qu’elle occupe une bonne partie de mon temps libre…

L’excuse la plus sérieuse que je puisse trouver, c’est le printemps.

Ah, Le printemps ! Les beaux jours reviennent. C’est le retour du soleil et des mini jupes. La nature s’éveille et offre à nos yeux émerveillés une myriade de couleurs gaies auxquelles se mêlent le parfum léger des fleurs et les joyeux gazouillis des petits oiseaux. Mais le printemps, c’est aussi l’herbe du jardin qui repousse. Et d’après Mon Amour, pour avoir un joli jardin, l’herbe ne doit pas être trop haute, sinon ça n’est plus un jardin, mais un pré à vache. Alors il faut la couper. Et moi, tondre l’herbe c’est loin d’être mon activité préférée. Je pourrais laisser Mon Amour le faire, mais au Kikimundo, passer la tondeuse, c’est un travail d’homme. Notre gardienne des traditions l’a décrété. Et impossible de se défiler, car chez nous, on ne plaisante pas avec la tradition.

Oui, vous avez bien lu : Un travail d’homme.

Qui aurait pu penser qu’au XXIeme siècle, dans notre sociétés post-industrielle occidentale, les hommes sont encore victimes de discriminations sexuelles ? Dans l’indifférence générale, écrasés par le poids des traditions, nous sommes obligés de nous livrer au quotidien à des tâches ingrates et rébarbatives, comme tondre la pelouse, sortir la poubelle ou découper le poulet ou partager la pizza en cinq parts égales. Je n’exagère pas. De nombreux témoignages le prouve. Voici, par exemple ce que dit Bénabar, dans sa chanson «Bon anniversaire» :

[…]
Encore deux bourriches d’huitres à ouvrir.
Ce qui nous fait soixante douze bonnes raisons d’avoir des points de suture.
Les filles sont dans le salon parce qu’écailleur c’est masculin
Où sont les féministes quand il s’agit de s’ouvrir les mains ?

[…]

C’est indéniable. On constate tous les jours des inégalités de traitement entre les hommes et les femmes. Mais comment pouvons-nous supporter une telle injustice ? Comment arrivons-nous à accepter cet état de fait sans broncher ? Et elles, comment peuvent-elles le justifier ? Nous devons reconnaitre que nos compagnes recèlent de trésors d’ingéniosité pour nous convaincre que c’est l’ordre naturel des choses. La technique la plus répandue consiste à flatter notre ego – «Tiens, toi qui es grand et fort, est-ce que tu pourrais tondre la pelouse ?». Voilà le genre de propos sexiste qu’il faut absolument dénoncer. Les notions de sexe fort et de sexe faible n’ont été inventées que pour nous flagorner. Mais ne soyons pas dupes. Le sexe fort désigne l’ensemble des individus appartenant au genre masculin, et bien que j’en fasse partie, je vous affirme que mon sexe n’a rien de fort. Quand je passe l’aspirateur, par exemple, vous pensez que je pousse les meubles avec quoi ? Croyez-vous vraiment que j’arrive à bouger le canapé sans lâcher le tuyau de l’aspirateur ? Et bien non. Pour pousser les meubles, je fais comme tout le monde. J’utilise mes mains. Personne n’est capable de soulever un canapé à la force de son sexe.  Ça se saurait. Un tel individu serait aussitôt exposé comme un phénomène de foire. Le sexe fort n’existe pas. Ce n’est qu’un concept inventé pour cautionner des pratiques discriminatoires uniquement fondées sur notre appartenance au genre masculin. Et le plus dramatique, c’est que cela fonctionne, car peu sont ceux qui osent se révolter pour échapper à leur triste condition. Alors au printemps, odieusement exploité comme des millions d’autres hommes, je tonds le gazon. Tel est le destin du pauvre Kiki. Vous comprenez maintenant pourquoi je déteste le printemps presque autant que l’automne. Il faut tondre la pelouse.

Heureusement, avec la chaleur étouffante de l’été, la pelouse en prend un sacré coup derrière les oreilles. Tout devient sec. La végétation s’étiole et jaunie. Les maigres touffes d’herbes qui résistent aux rayons brulants du soleil arrivent à peine à retenir la poussière au sol. Il faut les ménager. Donc, pendant l’été, la tondeuse se repose. Oui, je sais. On pourrait arroser un peu pour éviter que l’herbe jaunisse. Mais c’est prendre le risque de devoir tondre. Et par une chaleur pareille… Rien que d’y penser, ça me fait venir la transpiration.

Puis vient l’automne. C’est, à mon avis, la pire des saisons. Non seulement l’herbe se remet à pousser, mais en plus, les arbres perdent leurs feuilles. Et il semble que ramasser les feuilles mortes soit aussi un travail d’homme. Devant la maison, sur un bout de terrain de trente mètres carrés, nous avons la malchance d’héberger deux arbres. Le premier est un murier platane qui produit à peu près cinq cents litres de feuilles par ans (cinq sacs de cent litres). Mais ce n’est pas le plus pénible, car ses feuilles sont plus larges que ma main, donc faciles à ramasser. J’ai plus de mal avec l’autre arbre, l’albizia. C’est un bel arbre, l’albizia. Ça fait de jolies fleurs rose et blanche en forme de plumeau. Mais ça fait également des feuilles aussi petites que des confettis, et comme le nôtre fait plus de trois mètres de haut, en automne elles s’éparpillent partout. Et en plus, quand il pleut, ces cochonneries se collent par terre.  Je dois passer plusieurs heures à frotter l’allée au balai brosse pour tout enlever.

En hivers, coté pelouse, je suis plutôt tranquille. L’herbe pousse moins vite, et comme elle est souvent mouillée, les occasions de tondre sont rares.  Par contre, je dois encore m’occuper à tailler les arbres. Tous les ans l’albizia produit des branches de plus de deux mètres qu’il faut couper sous peine d’avoir, l’automne suivant, encore plus de feuilles à ramasser. Et j’ai à peine fini de couper les branches, que c’est déjà le printemps…

Je ne suis pas loin de croire que l’albizia est une malédiction, un châtiment divin. Je me sens comme un Prométhée enchaîné au cycle des saisons.

J’ai bien proposé de bétonner le jardin et de raser les arbres, mais Mon Amour s’y oppose fermement sous prétexte qu’elle aime la nature. Et alors ! Moi aussi, j’aime la nature, mais seulement quand elle est sauvage. Pas celle qu’on met en pot, qu’on doit tondre, arroser ou tailler.

En relisant cet article, je me rends compte que vous pouvez vous demandez quel est le rapport entre cet article et son titre. Vous vous dites surement que c’est encore N’importe-quoi.

Avant des vous conter mes tribulations végétales et la haine que m’inspire ce maudit printemps, je n’avais pas eu le temps de préparer un article pour cette semaine. Alors pour vous faire patienter, j’avais prévu de vous présenter un petit gadget : La boite à Meu. Mais comme j’ai réussi à remplir ma page…

Allez, comme je ne suis pas chien, je vous le donne quand même.

Voici donc pour vous La boite à Meuh.

(C’est Madame Turquoise qui va être contente…).

On passe la souris dessus et Hop, ça fait Meuuuh !

Ce gadget est parfaitement inutile, il avait donc sa place au Kikimundo. J’ai l’ai trouvé en allant me balader dans le blog d’AnnaK.

Voici le code source que j’ai utilisé pour afficher la boite à Meuh :

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